« Cours de Friskis »

Vendredi 06 novembre 2009.

17h15 :

Monica et moi nous rendons à un cours de Friskis. ( Mmouais…Vous êtes assez grave pour confondre ça avec les croquettes…Remarquez, moi au début, le nom m’a fait sourire)

On appelle ça aussi la gym suédoise. C’est un mélange assez équilibré de fitness, aérobic, cardio training et stretching. Vraiment, accessible à tous et sans grand risque de se coincer un truc, sauf si, comme moi, vous avez la fesse gauche qui vous lance ( début d’hernie discale. Je sais, c’est le commencement de la fin).

Là, il faut y aller plus cool sur les bonds. Sinon, investissez d’abord dans un brancard.

J’étais invitée pour le 1er cours, donc je n’ai rien payé (merci Monica).

Bon, 1er geste en rentrant dans le club, enlever ses boots pour pas pourrir les lieux. C’est la base.

Ensuite, trouver un vestiaire avec casier suffisamment spacieux.

Déshabillage au milieu de toutes ces poitrines opulentes! Je me sens comme une limande.

Tenue de petite touriste parisienne. Ca va , je suis assez dans le ton finalement : un kickers en lycra noir, soutif de sport assorti, avec petit débardeur moulant en jersey de coton gris. Petit sweat Roxy jaune citron et noir, au cas où ça caille. Bon, ça caille. Donc…

Baskets, chaussettes, strings avec petit noeud à l’arrière avec ses bandes verticales noires et…Oui, bon, on s’en fout.

Au rapport:

-bouteille d’eau (indispensable pour le dessèchement intempestif de gosier): OK.

– serviette («Vous avez un rêve, un but. Vous voulez la gloire.

Et bien, ça se paye et ça se paye chez moi

en une seule monnaie :

la sueur !» Fame)

Il faut bien l’essuyer cette sueur: OK.

– Un mouchoir (comme par hasard, j’ai toujours envie de me moucher quand je fais ce genre de truc): OK.

-du courage (j’ai pas intérêt de flancher maintenant…Allez ma vieille, vas te bouger les capitons…T’as la chantilly de la veille qui te couine sur les cuissasses): bon ben, OK.

Il y a quand même une armée de professionnel(les) du friskis qui m’attendent au tournant dans la salle. Je ne vais pas me laisser faire.

1er choc, le prof. Très massif, court sur pattes, un bandeau à la «Bjorn Borg» sur le front, le «bidon bière suédoise» bien protubérant . Jamais vu ça dans les salles françaises. On a toujours droit à des éphèbes.

Peu communicatif (en France, le «meneur de revue» est toujours très séducteur avec sa cour de poulettes, qui ne viennent se secouer le popotin souvent que pour son regard enjôleur , ses petits compliments intéressés, et ses muscles saillants).

Non, là messieurs, aucune concurrence n’est à craindre. Le professeur de Friskis n’est pas là pour charmer ou rendre la tâche plus douce de petits clins d’oeil allumeurs.

Vous allez en chier, et bien que plutôt à l’aise au début du cours, j’ai bien vite compris qu’on était pas là pour se la couler douce.

Nous sommes placés en rond autour du prof, et non devant les miroirs en rangées comme en France.

La musique est assez décalée. Une sorte de dance, électro suédoise début des années 90.

Les petits mouvements un peu cool du début, franchement, ça allait.

Après, au moment d’entamer la partie cardio, c’est à dire, une sensible variante de notre aérobic (quelque mouvements identiques au fameux dvd (ou VHS pour les anciennes comme moi) «Shape your body» de Cindy Crawford…Oui, j’ai une culture moi!), j’ai commencé à sentir les choses se gâter.

Je ne suis pas aussi entraînée que Monica qui s’en sort admirablement bien à 60 ans. Et ça commence à se voir lorsque je me mets à respirer comme un poiscaille hors de l’eau.

Ma bouteille est loin, je me suis empétrée les bras dans mon sweat noué aux hanches. Je souffre la soif et je prie pour que le prof ne se déchaîne pas davantage.

Mais c’est sans compter avec son «abdo Kro» qui est de toute évidence le centre énergétique de cet individu qui nous relance dans une sarabande encore plus effrénée de  bondissements en avant, arrières, sur le côté…

J’ai une nausée d’enfer, et quand je finis par me résigner à déposer pitoyablement à mes pieds les crêpes d’hier, et le pain aux airelles de ce matin,  le trublion expert en Friskis nous fait allonger…

Le rythme est moins soutenu, mais plus musculeux…Abdos, pompes…Tout y passe, mais ma soif tend à se calmer .

Quelques regards discrets des membres du club vers moi. Les suédois sont très concentrés sur eux, ou très réservés, je ne sais pas. C’est amusant. Les français sont beaucoup plus évidents.

Enfin une pause salvatrice. 2 gorgées d’eau, et c’est reparti. De nouveau, aérobic. Soudain, il éteint la lumière (?!) Euh, oui…Bon ok, pourquoi pas. C’est bien la première fois que je vais faire ça en collectif dans le noir.

Le prof commence à pousser des «HA» d’expiration de plus en plus sonore. La tribu des «vikings modernes et bondissants» suit l’exemple. Je plonge en plein rite de transe.

Les «gentils barbares» se lâchent (dans tous les sens: sous mon nez, une effluve nauséabonde de pet lâché par un suspect proche…). Je m’y mets aussi (non, pas aux pets, mais aux «HA» exutoires!). Après tout, dans la pénombre… C’est primaire mais ça défoule grave!

Vient enfin la récompense: le stretching, salvateur et efficace pour mes muscles et mes pauvres petits poumons qui expirent un dernier «HA(aaaaaêeee)»  dans un râle.

On applaudit. Les gens s’essuient, s’abreuvent. Et là, le bonus suprême: TOUS A POIL DANS LES SAUNAS !

Ce n’est pas la 1ère fois que j’y vais avec Monica. C’est vrai qu’il y a un an, être toute nue en face de la maman d’ Elfe, à peine rencontrée quelques jours plus tôt, ça relevait plutôt du choc. Dans un accès de désespoir, j’avais même prévu mon maillot une pièce, bien que prévenu des règles du lieu.

C’était super étrange. Mais j’ai décidé de vivre cela comme une expérience positive, et sincèrement, je n’ai pas regretté:

Sauna en bois sur pilotis , baies vitrées «grand angle» qui s’élargissent sur l’océan (un truc de malade!!)

Quelques petites pauses rafraîchissantes qui consistent à sortir à l’air libre, et à se glisser dans l’eau iodée par un petit escalier. C’est divin!! Je me rends compte que si je n’avais pas vécu l’expérience jusqu’au bout, je n’aurais jamais eu les mêmes sensations…

Un souvenir super agréable qui me revient au détour du sauna du club et d’une conversation avec Monica. J’en bave sec pendant que nous parlons, l’air me semble rare. Je ne vais pas capoter quand même?!

En fait, non. Au fur à mesure des minutes, mon organisme s’adapte. Une petite douche frisquette pour raffermir mon épiderme, et Hop, c’est reparti pour un bon coup de chaud. Ca fait du bien à mes petits pores qui ont bien besoin de se détoxifier.

Je vous jure, après, je me sens légère comme une plume de duvet d’oie !!  Une fois sorties, on se sent tellement détendues qu’on se permet quelques petites blagues: nous sommes agréablement fracassées.

Ce soir nous serons donc toutes gentilles avec Claude et Elfe.

3 Réponses to “« Cours de Friskis »”

  1. Ah enfin des nouvelles histoires…
    He ben… tu as décrassé le mammouth!
    En tout cas encore une expérience que tu ne vas pas oublier.
    Tu y vas souvent?

  2. J’y suis allée 2 fois… Merci pour « le mammouth » !!

  3. Lol c’est pas mal! tu y retourne quand?
    Quand je parle du « mammouth » je parle des poumons… ^^
    bon courage pour les autres séances.

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