Lundi 23 novembre 2009.
J’écoute, «Love Machine» de Mélissa Mars (c’est frais, mignon, charmant, féérique, avec un petit fond mélancolique), et le dernier album d’Emilie Simon (plus électro/pop, peut–etre électrop?!)…Je dis à mon Elfe -«On dirait du «Facebook»!»
Lapsus, révélateur.
Je pensais à Kate Bush… Oui, on dirait du «Kate Bush-facebook» (socialement accessible). On constate qu’elle a vraiment pompé la voix de Kate sur la majeure partie des chansons, ce qui est quand même dommage d’une façon, puisque jusqu’à lors, elle n’avait pas besoin de calquer d’aussi prêt les vocalises d’une autre. En même temps, elle a tout arrangé à sa sauce, ses sons sont toujours travaillés et organiques. Ca donne quelque chose de l’ordre de la mutation.
S’ouvre alors avec Elfe le «débat sur les Influences et la Créativité»…
Il est un fervent admirateur de Kate; il la trouve pleine de personnalité, originale…
C’est vrai, c’est une «originale», mais est-elle «à l’origine» de tout ce qu’elle a proposé?
Moi, je reste convaincue que non. Pour moi, et ça reste mon avis personnel, je trouve qu’elle s’est elle aussi, largement inspirée. Dans son cas, ça ressemble grave aux chants traditionnels japonais. Même tonalité, dans les aigus, mêmes montées et intervalles de notes…A cela, elle a rajouté des sons plus rocks ou expérimentaux, ce qui a rendu la voie qu’elle a choisi pour sa voix, plus accessible à un public occidental.
J’ai l’air de critiquer son pouvoir de créativité? Et bien en fait, pas du tout. Bien que je n’ai pas écouté tant de Kate dans ma vie, je reste assez admirative de sa capacité à pouvoir adapter et adopter un style mourant d’une ère révolue, en 1 «deal» vivant qui erre et évolue.
Il n’est pas possible de créer sans s’inspirer. Personne ne peut prétendre à un tel exploit. Et même les 1ers êtres doués de la faculté de reproduire des sons, les ont, justement, REPRODUIS, s’inspirant sans doute de mélodies de la nature.
Je trouve extrêmement humaine et touchante cette qualité de «reprise», de mémoire universelle acoustique, qui sera agrémentée au fur et à mesure de la création, d’éléments plus propres à chacun, mais audible par tous, car justement partiellement déjà mémorisée par tous.
Cela permettra la transmission (dans beaucoup de sens du terme).
Pour moi, c’est ça la créativité (un savant mélange d’acquis et plus ou moins de personnalité).
Il est impossible de ne pas mourir, comme il est impossible de Créer de façon originelle. Sinon, ne serions-nous pas des Dieux?
C’est drôle la vie quand même, parce que plus tard, comme quasiment tous les soirs, nous avons vu un épisode de «six feet under»…
Il était justement question de l’énergie créatrice, «de l’Oeil Intérieur» (ou «Oreille Intérieure» comme l’aura dit Glenn Gould) d’un artiste, sa vérité par rapport aux éléments du monde extérieur…
Un Etre ne peut pas être plus Humain que lorsqu’il crée. Il ne sera jamais plus proche de ses congénères. Son imagination ne cesse de construire le Panthéon du patrimoine terrien…
La Trentenaire se Lâche ! 