« Pastille Vichy »

Mardi 10 novembre 2009.

Ce soir, comme tous les soirs depuis notre arrivée, nous regardons un épisode de «SIX FEET UNDER» en famille (ce soir, le 10ème) .

On a rendu Claude et Monica complètement accroc à cette série!  Elfe l’avait déjà vu 2 fois, moi une seule. Je me souviens de ce qu’il m’a dit avec un petit sourire émerveillé pour me convaincre d’acheter le coffret avec lui:

-« Le dernier épisode est le plus incroyable, le plus fantastique et le plus humain de tous les derniers épisodes que tu auras pu voir. Je te jure, tu vas ADORER, c’est SUBLIME ! Mais tu ne peux t’en rendre compte que si tu as vu les 59 autres!»

WaOOOoooWwww! Alors là, je ne pouvais pas me permettre de louper un tel évènement! Trop curieuse pour ne pas avoir envie de comprendre ce que cela voulait dire…Et il ne s’est pas trompé.  Cette série est une véritable ODE À LA VIE (cela semble pardaxal quand on voit le titre, mais en fait, pas du tout, car pour être «6 pieds sous terre», il faut d’abord avoir vécu…).

Sincèrement, au départ, on peut un peu flipper à l’idée de suivre les aventures d’une famille qui tient une entreprise de pompes funèbres. Ca paraît pas très guilleret et amusant. Bien sûr, il y a du lourd (aucun tabou), et comme dans la vie, il est question de mort. Mais on finit par l’apprivoiser et réfléchir sur soit assez régulièrement, et c’est plutôt rare en ces temps de  stagnation «secret-storydienne»…C intelligent, touchant, et ça fait du BIEN.

En tous cas, on a décidé de partager ces moments intenses en émotions, et personne ne le regrette.

On grignote quelques cerneaux de noix fraîches (je veux pas rabâcher, mais c’est bon pour faire dodo) que l’on fait passer d’un canap’ à l’autre.
La fin de l’épisode arrive. Je me sens sereine, bien entourée, et cet état me rappelle à un autre temps:

Monistrol/Loire (42) , 20h30. Je suis devant la télé avec ma mémé polonaise. J’ai 9 ans peut-être.J’ai droit au 1er film du soir. Il fait un peu frais, nous nous serrons l’une contre l’autre, nos épaules couvertes de châles douillets en mohair coloré, qu’elle a tricoté de ses doigts cassés d’arthrose. Elle me tend le paquet de «vichy»:

-«Vas-y.Prends. C’est rafraîchissant, et ça va nous faire digérer.»

J’ai mis beaucoup de temps à aimer vraiment ces bonbons. Maintenant, ils ont le gôut de mon souvenir. Un goût de Paradis…

Merci mon Elfe, merci Claude et Monica, merci «Six Feet Under», merci ma petite mémé. Je sais qu’où tu es, tu n’as plus besoin de châle, ni de pastilles…